La merveille

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Longtemps que je voulais une de ces boites à thé. Comme pour tous les objets, j’attendais qu’elle m’appelle.
C’est au musée Kabazaiku Denshokan de Kakunodate que je l’ai entendue. D’abord un soupir, alors que je regardais cet artisan expert placer les pétales sur l’écorce lisse d’un pilulier. Puis un murmure lors de la contemplation des différentes pièces que composent le musée. À mesure que j’approchais de la boutique, le chuchotement s’intensifiait.

J’ai longuement observé l’impressionnante collection de boîtes à thé. Alors que j’allais refaire un tour, pensant opter pour une chazutsu brillante et rouge ornée de quelques pétales de bois clair, celle-ci, en écorce brute, adoucie de nacre, que je n’avais jamais vue nulle part ailleurs, jamais imaginée, est apparue. A-t-elle vraiment dit mon nom ? Est-ce un soudain rayon de soleil qui a donné un éclat particulier à ses pétales de nacre ? Est-ce la vendeuse qui, lassée de me voir toucher absolument tout ce qui composait son lieu de travail, a émis une légère protestation, me faisant me retourner et la découvrir ?

On ne saura jamais. Ce qu’on sait en revanche, c’est que ladite vendeuse ne devait pas s’attendre à ce que je sorte toutes les cuillères du panier pour déterminer laquelle irait le mieux avec mon nouveau trésor. J’ai pris celle-là car elle m’évoque un rayon de lune qui tombe doucement d’un ciel légèrement nuageux vers une mer calme.

En conclusion, je sais pas avec quoi ils collent les écorces dans ce musée, mais c’est fort.

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