Anonymes, 2
Par Eulalie le mardi 4 août 2009, 20:39 - Anonymes - Lien permanent
Il est rentré en premier dans le bus. Casquette, T shirt clair avec une tâche noir sur l’épaule gauche, jean et vans. Elle le suit de près, avec une démarche légèrement chancelante. Elle a de grands et maigres membres, une longue crinière blonde décolorée, un débardeur à dos nageur noir trop grand, un mini short en jean bleu clair au bas reboulé.
Il s’arrête juste devant moi et me tourne le dos, s’accroche à la barre centrale. Elle le rejoint, passe son bras droit autour de sa taille et niche son visage dans le creux de l’épaule gauche de son compagnon.
Ils ne parlent pas.
De temps en temps, elle lève légèrement son menton pour le regarder, l’embrasse dans le cou –elle ne peut pas atteindre ses lèvres et cache de nouveau son visage.
Il ne la regarde pas. Il fixe un point immobile au dessus de la porte.
Elle passe son second bras autour de sa taille et serre plus fort. Il l'observe, puis la force à relever la tête avec sa main gauche.
Son maquillage a coulé dans ses larmes. Il place ses deux pouces aux coins internes de ses yeux et exerce une pression vers l’extérieur de son visage, séchant ses joues et étalant son mascara.
Puis il relève la tête, retrouve son point à fixer, tandis qu’elle enfoui son visage dans le creux de l’épaule gauche de son compagnon.
Je descends du bus et mettrai plusieurs minutes à sortir de leur bulle.
Il s’arrête juste devant moi et me tourne le dos, s’accroche à la barre centrale. Elle le rejoint, passe son bras droit autour de sa taille et niche son visage dans le creux de l’épaule gauche de son compagnon.
Ils ne parlent pas.
De temps en temps, elle lève légèrement son menton pour le regarder, l’embrasse dans le cou –elle ne peut pas atteindre ses lèvres et cache de nouveau son visage.
Il ne la regarde pas. Il fixe un point immobile au dessus de la porte.
Elle passe son second bras autour de sa taille et serre plus fort. Il l'observe, puis la force à relever la tête avec sa main gauche.
Son maquillage a coulé dans ses larmes. Il place ses deux pouces aux coins internes de ses yeux et exerce une pression vers l’extérieur de son visage, séchant ses joues et étalant son mascara.
Puis il relève la tête, retrouve son point à fixer, tandis qu’elle enfoui son visage dans le creux de l’épaule gauche de son compagnon.
Je descends du bus et mettrai plusieurs minutes à sortir de leur bulle.
Commentaires
Un truc à rajouter ? - Oui : continue comme ça !
Bon, hé bien... d'accord !
Ahhhh! L' Amooouurrr !!!! Que c'est beau... (Snifff et L'armichouille...)
Sauf quand il fait pleurer ! (Kleenex !)
rhaa, c'est le genre de truc qui m'intrigue, quand il n'y a pas de conversation, qu'on ne saisit pas un bout de phrase, c'est plus dur de se faire une idée. est-ce que c'est lui qui a été salaud, est-ce elle?
heureusement, j'arrive à me retenir de leur demander !
Ou bien est-ce un drame tout à fait indépendant de leurs faits ? L'un qui est pris dans une école à perpét' et pas l'autre ? Un deuil ?
Effectivement, demander est délicat, mais tellement tentant !! Dans ces cas là j'essaie de choper un max de détails pour me faire une idée.
Ah-ah-ah !!! enfin !!! tu avoues !!! Briseuse de couples !!! Tu ne peux plus nier !!! C'est même la dernière phrase de tes aveux : "{...et mettrai plusieurs minutes} à sortir de leur bulle."
(et pas de "Oh, c'était une métaphore... une façon de parler" : ça ne prend pas avec moi !)
Alors ?!!! Qu'est-ce que tu as à rajouter pour ta défense, hein :-D
J'affirme, pour ma défense, que je ne m'intéresse pas aux jeunes :)
Vraiment très touchant ce petit récit. Rien qu'à imaginer la scène ça me met mal à l'aise. Je ne peux m'empêcher de me demander "Mais pourquoi ?"
C'est effectivement assez fascinant, ces tranches de vie ainsi palpables. Et j'ai bien peur qu'on ne connaisse jamais leurs raisons :)
C'est Thomas Fersen qui a laissé Zaza pour aller avec Zazie dans les transports en commun ...
Hum. Je commence à croire qu'il me suit. Ce qui devient passablement flippant.
Hum... C'est très étrange, tout autant que touchant d'ailleurs. Le mystère d'un couple fait peur. Vraiment.