mercredi 19 février 2020

Nebuta Museum Wa Rasse, Aomori

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Les nebutas sont des lanternes de papier washi collé sur un squelette de fer ou de bambou, avec à l’intérieur un système de mise en lumière. Elles représentent des dieux, des scènes mythologiques, parfois des acteurs de kabuki ou de drama historiques. De l’idée à la conception, la création d’une de ces gigantesques lanternes prend une année. Elles font 9m de large sur 5m de haut maximum, car elles sont ensuite montées sur des chars qui sont manœuvrés par plusieurs hommes à pied dans la ville, au son des tambours, flûtes et cymbales, avec des danseuses aux costumes fleuris.

D’après les vieilles photos, plus le temps passe, plus les dessinateurs prennent des libertés avec les positions des personnages. Y’aurait challenge entre eux et les bâtisseurs que ça ne m’étonnerait pas.

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L’hôtel et la laverie

Certains boutons sont irrésistibles. Et les machines à laver le linge en ont plein. L’histoire ne dit pas ce que le Grü attendait de son entreprise hasardeuse lorsque, le linge propre, presque sec et encore dans le tambour, il a appuyé sur un bouton au hasard, pour voir.
Clic.
La porte se verrouille de nouveau.
Beuleum beuleum.
Le tambour commence à tourner.
Pshhhhhh.
Des jets d’eau bien frais détrempent le linge.

Fun fact : on peut lancer le système de nettoyage de cuve à la demande, mais pas un simple essorage. Alors c’était reparti pour un tour de lavage et de séchage. Je suis retournée dans la chambre, laissant le Grü à ses interrogations métaphysiques sur les interrupteurs.

À 11h30, la femme de chambre est passée pour savoir si je comptais partir un jour. J’ai réfléchi longuement avant de sortir mon plus beau japonais : « Votre mari est à la laverie. Il revient à l’hôtel, ensuite nous partirons ensemble vers 12h. » Son mari à soi et le mari de l’interlocuteur / interlocutrice, bien sûr, ce sont deux mots différents. Ma prof de japonais serait fière de moi, tiens.

mardi 18 février 2020

Goryōkaku, Hakodate

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La neige, la neige, la neige. Elle fond sur la peau de moins en moins vite à mesure que la journée passe. Elle s’accroche aux cils quand on ne regarde pas où on mets les pieds. Elle amortit la chute et forme encore un coussin épais sur le fessier même pas blessé quand on se relève. Ce jardin sera resplendissant dans quelques semaines, quand ses 1600 cerisiers seront réveillés. Pour l’instant, essayons de ne pas troubler leur sommeil et de rester sur nos deux pieds.

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lundi 17 février 2020

Daimon yokocho, Hakodate

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Typiquement le genre d’endroit qui fait peur à la poule mouillée des papilles doublée de la touriste qui a peur de déranger les locaux que je suis ; deux petites rues parallèles où se côtoient une vingtaine de restaurants de 8 ou 10 couverts disposés en comptoir autour de la personne qui cuisine ou sert. Comme très souvent au Japon, chacun a sa spécialité ; yakitori, sushi, tempura, jingisukan, ... et CRABE.

Moi, je suis venue à Hokkaidō pour voir la neige et manger du crabe. À Hakodate, il y a eu les deux : tempêtes de neige et de crabe.

Et c’est ici, donc, dans cet endroit chéri, que les expériences culinaires furent les plus réussies : shabu-shabu, nabe, crabes royaux et crabes poilus. Le tout arrosé de la pression locale, à la mousse onctueuse.

À chaque entrée des petites rues stationnent des taxis, prêts à vrombir dans la nuit, la banquette chargée d’heureux repus qui rêveront au prochain repas. Bon, nous, on a rêvé dans le tramway. Tellement qu’on n’a pas pris le bon et qu’on a dû marcher dans la tempête de neige.

J’imagine bien que ce n’était guère qu’une anecdote pour qui habite ici à l’année, mais pour moi qui n’ai jamais marché dans 25 centimètres de neige fraîche, c’était carrément l’Himalaya. Mes chaussures ont détesté, mais même les pieds mouillés, je donne 21/20.

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Hakodate Hachimangu

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Le gérant de l’hôtel n’avait pas menti ; la neige avait bien commencé à tomber pendant la nuit. Et en bons couillons, nous avons mis à l’épreuve l’étanchéité de nos habits pour rejoindre à pied ce beau sanctuaire shinto. Nous étions six à avoir eu cette idée, et les 4 autres sont repartis sitôt les amulettes achetées. Est-ce que certaines conditions climatiques rendent les sanctuaires plus beaux ? Le Hakodate Hachimangu n’a rien à voir avec le Washihara Hachimangu de Tsuwano, mais cette visite sous la neige, le vrai calme serein qui s’en dégageait m’a rappelé cette visite de Tsuwano sous la pluie battante en mai 2019. Pas de pluie qui cascadait le long de l’édifice, mais des sons si doux, si étouffés que nous nous sommes surpris à chuchoter.

Avant de repartir, la vieille dame souriante du shamusho a fait glisser la petite fenêtre de l’office pour m’offrir un omikuji (horoscope) qui contenait une petite breloque du même jaune que mon sac à dos.

Le texte était en gros le suivant : l’échec est la source du succès. Ne perdez pas de vue vos rêves et vos espoirs.

dimanche 16 février 2020

Hakodate Yama, Hakodate, Hokkaido

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À peine arrivés à l’hôtel, le gérant nous a dit qu’il fallait absolument aller au mont Hakodate là, maintenant, tout de suite, car la neige était attendue dans la nuit et que cela rendrait toute ascension impossible pour les trois prochains jours. Je pense que ça lui tenait drôlement à cœur de prévenir tout le monde, parce que là-haut, il y en avait, du monde. Le funiculaire déversait les touristes 100 par 100. Le ballet des arrivées et départs donnait un peu le tournis ; nous n’avions pas croisé grand monde jusque là. Sur l’observatoire, les photographes amateurs se déchiraient avec les touristes professionnels pour poser leurs trépieds. Alors une rapide photo à travers la vitre du funiculaire et hop, au bain.

L’océan

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Comme à notre (mon ?) habitude, à force d’avoir peur de rater le train, nous arrivons avec trop d’avance. Le vent est glacial, mais il chasse les nuages. En bas de la rue se trouve l’océan pacifique.

Les Japonais n’ont pas l’air d’apprécier les plages comme nous. Elles sont rarement aménagées pour la baignade ou le farniente, revêtant apparemment plus un côté utilitaire. Celles qu’on a vues jusque là, notamment l’année dernière, étaient souvent jonchées de tonnes de détritus portés par les vagues.

Mais celle-là, oh, celle-là ! Avec barques et filets, et les montagnes enneigées au loin, et le vent qui nous mordait les joues en plus de nous porter l’odeur du sel et du sable !

samedi 15 février 2020

Mont Usu

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Cette photo ne donne rien.

Elle ne dit pas que le Mont Usu est un volcan en activité qui a provoqué de nombreux dégâts, elle ne montre rien des dômes de lave, rien des fumerolles du cratère.

Franchement, je ne sais pas qui l’a prise, mais si j’étais vous, je ne la regarderais pas.

La presque chambre, Tōyako onsen, Hokkaidō

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Sur le papier, l’hôtel est fantastique : toutes les chambres jouissent d’une vue exceptionnelle sur le lac Tōya et, quand le temps le permet, sur le mont Yotei. Onsen immense, piscine, salle de jeux et d’arcades, jardin japonais, petit-déjeuner pantagruélique avec même des intestins de calmars au sel. Il ne manque qu’une bonne vieille laverie.

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Mais cet hôtel se réserve le droit de respecter ou non les requêtes faites au moment de la réservation. Cette belle chambre était à un étage fumeur et sentait très fort la vieille clope, notamment dans la salle de bain qui aurait mérité un coup de neuf (et un cendrier propre). Obtenir une chambre non fumeur nous a coûté 12000 ¥ de plus pour deux nuits (environ 100 €).

Cela ne retire rien à la beauté du lieu, mais mon portefeuille est un peu amer.

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vendredi 14 février 2020

Tōya-ko, Tōyako onsen, Hokkaidō

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La chance que nous avons eue, cette fois encore ; la brume se disperse dans l’après-midi, le ciel bleuit l’eau du lac de caldeira, le pêcheur lance sa ligne et le Mont Yotei, surnommé Ezo Fuji, le Fuji d'Hokkaidō, apparaît. Clic !

Le marché aux poissons de Nijo, Sapporo

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En centre ville, à deux pas de la Tour de Sapporo, un marché où les crabes royaux, hanasaki (courtaud poilu), zuwai (longues pinces) ou le kegani (petit poilu) se côtoie brièvement le temps de se faire croquer par des queunottes féroces.

On peut aussi y déguster des oursins et des coquilles St Jacques, mais restons sérieux, pourquoi diantre ferions-nous ça ?

jeudi 13 février 2020

Mont Moiwa, Sapporo

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Levés à 6h30, après un petit coup de métro, nous prenons le tramway à pédales de 8h. Une fois libérés de son extrême lenteur, nous patinons sur une légère côte qui n’aurait pas causé le moindre problème si elle n’avait pas été recouverte de neige verglacée. Quelques grands écarts latéraux plus loin, nous voilà prêts à embarquer dans le funiculaire pour accéder au sommet du Mont Moiwa, sans savoir que la première montée était à 11h. Il était 9h. Bon.

Quelques grands écarts faciaux plus bas, nous voilà en quête d’un café. Nous finissons par en trouver un qui ouvre à... 10h30.

Oh Sapporo ? Tu te lèves à quelle heure le matin ??

Nous passons finalement le temps à regarder une voiture sortir de sa place de parking, dans ces fameux ascenseurs à plusieurs étages, puis à examiner les produits en vente dans le konbini du coin.

Sapporo est plus grande que ce que je pensais. Plus carrée aussi. Le vent vient parfois essayer de nous mordre les mentons, mais cette fois nous avons des masques.

L’air était froid et vivifiant.

Rien n’augurait du fait qu’un corbeau allait bientôt essayer de me racketter mon sandwich tonkatsu. Mais ça, c’est une autre histoire.

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mercredi 12 février 2020

Hokkaidō Jingū, Sapporo

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Afin de commencer ce nouveau voyages sous les meilleures auspices, un petit tour au parc Maruyama qui abrite ce sanctuaire shinto.

Le manteau blanc est si dense que le calme n’est troublé que par les protestations de la neige à chacun de nos pas et les croassements des éternels corbeaux.

C’est ce que j’espérais, après ces mois trop chauds, trop doux : l’hiver, le vrai. Celui qui mord les joues et rend visible chacune des expirations. Le bonheur de me glisser dans des vêtements moelleux et confortables.

dimanche 26 janvier 2020

De la logistique

« Tu es bien la seule personne à inclure les jours de lessive dans les plannings des vacances. »

Comment ça, je suis la seule personne à inclure les jours de lessive dans les plannings des vacances ? Comment ça, « on ne fait pas de planning de vacances » ?

Mais comment vous savez avec combien de changes partir si vous ne définissez pas en amont les hôtels avec laverie et/ou les laveries en libre service accessibles dans un rayon de 10 min à pied de l'hôtel ?

Non mais bientôt vous me direz que vous ne vérifiez pas non plus les horaires des bus de ville un mois avant le départ, ni ne panachez le programme journalier d'activités intérieures et extérieures avec une clé de répartition musées / jardins / salles d'arcade ?

(Bon, à ma décharge, ce sont pas des jours de lessive fixes, hein, si on croise des petites machines sympa deci delà, je ferai bien sûr l'aumône de quelque linge car je ne sais pas résister aux machines à laver le linge. Non, ce sont les jours où il sera nécessaire de laver nos habits si on veut continuer à faire briller la France à l'étranger grâce à nos vêtements impeccables et frais.) (C'est qu'on s'autorise quelques petites folies le long du voyage. Il nous est par exemple arrivé d'intervertir des journées !)

dimanche 19 janvier 2020

Haiku

Au petit matin
Givre sur la camomille
Ne sors pas pieds nus.

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Ce petit haïku tout nul vous est offert par l’amicale des gelées blanches bas-normandes qui aurait dû mettre ses chaussons avant d’aller faire la maligne dehors.

lundi 27 mai 2019

Rooftop de Seibu, Ikebukuro, Tōkyō

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Iké, c’est notre tier-quar, notre porte sur Tōkyō. Le premier coup de foudre lors de notre premier voyage alors que la mégalopole était à l’origine un passage obligé vers les destinations de mes rêves. Habitant à Paris toute l'année, je ne voulais pas passer de temps dans une grande ville. L’agent de voyage a insisté. Il a eu raison.

Et ce magnifique rooftop arboré, avec sa pièce d'eau surmontée d'un petit pont, est à seulement 18h porte à porte de chez nous. Notre tier-quar j’vous dis.

dimanche 26 mai 2019

La nuit à Fukuoka

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À partir de 17h, les yatai, l’un des symboles de Fukuoka, commencent à se mettre en place. Ce sont des petits restaurants mobiles en bois qui tiennent à l’arrière d’un deux roues. Une fois dépliés et installés, ils sont composés d’une cuisine et d’un comptoir de 6 à 8 places. À 5h du matin, ils doivent être repliés et la zone doit être propre et débarrassée.

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Le centre commercial Canal City est bien sûr toujours ouvert et les façades se transforment grâce aux lumières. On y joue même à Space Invaders, les applaudissements faisant office de manettes

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jeudi 23 mai 2019

Mont Inasa, Nagasaki

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Évidemment, le point de vue est superbe. Évidemment, le coucher de soleil est magnifique et la baie est somptueuse de nuit.

Mais le top du top, c’est qu’un funiculaire vous dépose en haut et qu’un ascenseur vous emmène au dernier étage de la tour, où souffle un air délicieusement frais, faisant bruisser la canopée. Bon sang que j’aime les canopées. On dirait de la petite mousse. J’adore la petite mousse.

Il ne manque qu’une bonne petite tyrolienne.

mercredi 22 mai 2019

Nagasaki et kasutera

Nagasaki, c'est l'origine des castellas, ces délicieux gâteaux moelleux et légers. Quand les missionnaires portugais sont venus jeter un œil au XVIe siècle, leurs bagages étaient pleins de bibles et de gâteaux. C’est malin. On écoute plus volontiers les gens qui nous donnent des gâteaux.

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(Ici nous ne dirons pas que je ne les ai pas trouvés si fantastiques, les castellas de Nagasaki, et que je leur ai préféré celui de la boutique « Castella do Paulo » qui se trouve à Kyōto, près du Kitano Tenmangu.)(Non, nous ne le dirons pas.)(D'ailleurs, je n'ai rien dit.)

Les cartes postales

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Soleil écrasant. Chaleur étouffante. Même les carpes du canal sont ramollo. Décidons de nous mettre au frais dans un magasin de souvenirs.

Un sachet de cartes me tape dans l’œil, mais il ne reste que le modèle d’exposition. Je demande poliment si je peux l’acheter : regards incrédules de l’assistance de vendeurs qui se réunit pour étudier mon cas. Le plus âgé coupe court à la discussion. Il saisit son portable tandis que la femme en kimono file en remise avec le combiné du magasin.

J’ai lancé quelque chose qui me dépasse : les voilà en train d’appeler tout Nagasaki pour trouver lesdites cartes. Au bout de quelques minutes, l’homme raccroche et sort en courant. (Je rappelle que soleil écrasant et chaleur étouffante.) Il finit par revenir, triomphant (et frais comme un gardon, prenez exemple, les carpes ramollo !), le sachet de cartes dans les mains. Mais il ne me les donne pas ; à présent, ça s’active dans la remise. On cherche le bon emballage. On déplie, replie, s’applique et me tend un paquet parfait.

Un jour, j’ai demandé dans une librairie parisienne s’il était possible de commander un livre en anglais.

« Non. »

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